Les appels reçus chaque jour au 3919 ne décrivent plus seulement des coups ou des cris. Ils témoignent désormais, selon le rapport de la Fédération Nationale Solidarité Femmes, de pratiques d’une violence extrême, « s’apparentant à des actes de torture ou de barbarie » (rapport FNSF 2024, publié en juin 2025).
Derrière ce qui pourrait encore être qualifié de « dispute conjugale », on observe une escalade vers des stratégies de destruction physique et psychique, visant à annihiler toute résistance et à imposer un contrôle total.
Sur le plan physique, il est fait état de brûlures à l’aide d’objets chauffés, de strangulations répétées, de coupures volontaires, de menaces à l’arme blanche, voire de privations de nourriture et d’eau sur de longues durées.
Sur le plan psychologique, l’isolement forcé (enfermement dans une pièce sans fenêtres), la confiscation du téléphone, les insultes, hurlements et menaces de mort contre la victime ou ses proches deviennent des outils de domination quotidienne.
Sur le plan sexuel, les violences s’accompagnent de viols sous contrainte, parfois devant des témoins, avec une intention d’humiliation et de dégradation.
Certaines situations frôlent l’indicible : victimes menacées d’être jetées par la fenêtre, contraintes de conduire sans permis ou de s’empoisonner.
Ces pratiques ne relèvent plus du registre de la violence ponctuelle, mais bien d’un projet de destruction, où les mécanismes de torture – physique, mentale, émotionnelle – sont utilisés pour briser, soumettre, faire disparaître toute capacité de fuite ou de parole.
Pourquoi relayer ces informations ?
Parce que l’ampleur de ces faits, longtemps minimisés, impose une prise de conscience collective.
Parce que les professionnels de santé, de justice, du social et de l’éducation doivent être mieux formés à détecter ces violences extrêmes.
Parce que la ligne 3919 ne doit pas être seulement une ligne d’écoute, mais un véritable levier d’action et d’alerte.
Si vous êtes victime ou témoin :
📞 Appelez le 3919 – c’est anonyme, gratuit, accessible 24h/24 et 7j/7.
Aucun acte de torture ne devrait rester dissimulé sous le terme « conflit conjugal ».